Cow-boy

Voici un extrait de l'introduction du tout premier livre consacré aux cow-boys.
Elle est la plume d'un célèbre auteur western américain à qui l'on doit plus d'une centaine d'histoires de cow-boys,
Luis Lamour:

 "(...) Certains hommes naissent pour ainsi dire en selle, au pays des cowboys; d'autres sont irrésistiblement attirés là-bas, comme si une boussole intérieure leur indiquait la route à suivre. Beaucoup de ceux qui viennent chevaucher derrière le bétail restent à jamais; les autres s'en vont, et vaquent à d'autres affaires. Mais en réalité, une fois qu'un homme a goûté à la vie de cowboy, alors il restera cowboy dans l'âme. Parfois il lèvera les yeux de son ouvrage, regardera par-dessus les toits en direction d'une vache en mouvement, évanescente, et en pensée il aura à nouveau un bon cheval sous lui, il humera la poussière, ressentira la frénésie de la conduite du bétail et revivra les grands espaces."

Qu'est-ce qui fait donc que le cowboy américain inspire les hommes du monde entier ?

En un mot: vous vous sentez LIBRE ! Sans condition.

Comme l'a dit Ron Cromer, pas de murs qui vous cloîtreent, ni aucunes restrictions, du moins pas du genre de celles auxquelles on doit toujours se conformer et qui régissent la société dans laquelle on vit. De celles qui régulent le travail, ou des règles d'éthique. Le respect envers son patron, la politesse de faire la queue pour prendre le bus ou le métro. L'expérience claustrphobe, terriblement énervante et frustrante, de se trouver englué dans un embouteillage sur le chemin du travail le matin ou en rentrant chez soi le soir.
Le gaz d'échappement dans les narines, particulièrement les jours de forte chaleur en été, le tumulte des moteurs et des klaxons, et vous voilà perdu, pris au piège: vous ne pouvez rien faire, sinon attendre que ça cesse. Et combien de fois, coincé au volant de notre auto, avons nous rêvé à nous échapper? N'importe où mais ailleurs, où l'air est pur, une terre de grands espaces, en paix. Chez les cowboys?

Le cowboy est, lui. Oh! il a bien sûr ses propres lois et interdits, mais il est 100% plus libre que vous et cette liberté ne le quitte jamais: il la sent courir dans ses veines, il la respire tous les matins au réveil, il la porte en lui pendant le déjeuner, le dîner, et il va se coucher avec elle. C'est sa récompense, sa magie à lui, le mythe qu'il représente et c'est pourquoi il nous attire tant, nous autres qui ne vivons pas sa vie, sinon en rêve.

Le cowboy actuel possède un pick-up, une bonne selle, un bon cheval voir plus. Il ne possède pas grand chose, peu de biens matériels, mais il faut dire aussi qu'il n'en a pas besoin. Son travail est fort éprouvant, il risque sa peau chaque jour en coursant le bétail, en réparant les clôtures ou bien en chevauchant à travers champs pour s'assurer que tout est en ordre sur le domaine. C'est un travail de toutes saisons, répétitif, si ce n'est que chaque jour est un jour nouveau et différent du précédent, que chaque chevauchée est unique et que le cowboy ignore ce que la journée lui réserve. Il jouit en silence du spectacle de cette nature splendide au milieu de laquelle il se trouve constament. Souvent à cheval, il médite sur sa journée, sur sa vie, et apprécie la beauté qui l'entoure.

Et vous qui êtes assis dans le métro ou au volant de votre voiture, pensez-vous à la beauté de la nature et à la chance que vous avez d'être sur cette terre?
Seule une poignée d'entre-vous y songe régulièrement. Pour la plupart, vous vivez dans l'anxiété permanente et le stress.
Pas le cowboy.

Conclusion

Nous vivons dans le monde mécanisé, souvent entourés de machines, de béton, de verre et d'acier. Presque tout est synthétique, obtenu par fabrication et non "naturel". Le cowboy, par contre, évolue dans le monde réel, entouré de nature à 100% et rien d'artificiel, sauf peut-être son lasso de nylon, et sa chemise, 50% coton, 50% polyester. Cet homme-là vit en harmonie avec la flore et la faune. Il n'oublie jamais sa nature humaine, sa fébrilité sur cette planète.
Tandis que nous, en majorité citadins, avons perdu notre nature véritable, nous avons perdu le contact avec la nature et avec les choses simples de la vie.

Tout ceci nous conduit à rêver un peu, voire beaucoup, quand nous entrons un tant soit peu en contact avec le monde des cowboys. Ce n'est plus comme dans les films, mais il incarne vraiment intensément cette liberté de l'homme. Nous autres, hommes et femmes, luttons si ardemment pour être libre et tout ce à quoi nous parvenons, c'est à nous clôturer toujours un peu plus. Si nous vivions tous un peu plus à la façon des cowboys, peut-être le monde serait-il un meilleur endroit où vivre.