LES ACTIVITES QUOTIDIENNES
Les
chevaux divisent leur temps entre les activités qui leur permettent de
satisfaire leurs besoins basiques en fourrage, en eau, en repos et en
déplacements. Ainsi, ils passent 80% à 95% du temps à manger et à
dormir ! Consacrer une quinzaine d’heures par jour à l’alimentation est
une nécessité que leur impose leur estomac de faible taille.
L’étalon
se nourrit en moyenne deux heures de moins que les juments, il lui
reste donc assez de temps libre pour jouer son rôle de gardien et
vaquer à ses occupations de mâle : courses poursuites, affrontements,
guidages… Les poulinières s’alimentent davantage pour compenser les
pertes énergétiques liées à la gestation et à l’allaitement du poulain.
La
deuxième activité favorite est le repos. Les meilleurs candidats à la
sieste sont bien sûr les poulains, mais les adultes ont aussi besoin de
se reposer et ils y consacrent en moyenne cinq à six heures par jour.

Le
reste des heures est réparti entre diverses activités : le guet, les
activités de confort, les rapports sociaux (grooming) et les
déplacements. Ces derniers se font au pas, leur allure de prédilection,
et les chevaux y consacrent deux heures par jour, voire plus. Parcourir
cinq ou six kilomètres pour atteindre une source d’eau n’est pas
exceptionnel. En période de sécheresse ou en milieu semi-désertique,
cette distance peut dépasser les quinze kilomètres.
L’obscurité de
la nuit n’entrave aucunement les déplacements et les activités des
chevaux. En périodes de reproduction, les étalons semblent même très
actifs la nuit. Les blessures fraîches découvertes sur certains
individus au petit matin attestent de violents combats nocturnes.
L’ALIMENTATION

Si
le mode de digestion des ruminants est plus performant que celui des
chevaux, ces derniers sont en revanche mieux adaptés pour subsister en
milieu aride. Se contenter d’une alimentation riche en fibres et pauvre
en qualité contraint les chevaux à consacrer plus de 60% de leur temps
à cette activité. Les herbes et graminées constituent l’essentiel de la
nourriture des chevaux (60 à 80%). Durant la courte floraison estivale,
ces derniers raffolent de certaines fleurs, comme les arnicas, les
pissenlits et les lupins. Ils affichent d’ailleurs des préférences
individuelles et il est fort possible que le poulain, en imitant sa
mère, adopte ses choix alimentaires. La ration de l’hiver est bien plus
frugale : l’herbe rare est complétée par les racines de la « grasse
d’hiver » (Erotia lanata) et de l’astragale, que les chevaux déterre du
sabot. Vers la fin de la saison, les plantes ligneuses comme les
arroches et les armoises ne sont pas dédaignées. Si la disette
persiste, les chevaux peuvent même s’attaquer aux rameaux persistants
des genévriers et des sapins.
LA SIESTE
Animaux de proie,
les chevaux ne peuvent s’octroyer de longs sommes, comme le font les
prédateurs. Ils ne consacrent guère plus de cinq ou six heures par jour
au repos, soit 20% de leur activité journalière. Il serait d’ailleurs
plus exact de parler de somnolence, les périodes de sommeil profond
étant très brèves. Seul, le poulain peut se reposer huit à douze heures
par jour. Avant de s’allonger, il flaire le sol. Les jambes à demi
repliées, il hésite sur le lieu de couchage en tournant sur lui-même.
Une fois allongé sur le flanc, il glisse rapidement en sommeil
paradoxal. Il agite les sabots, hennit ou tète à vide, remue les
oreilles et roule les yeux sous les paupières : le poulain rêve !
L’activité cérébrale est intense mais le corps est flasque, dépourvu de
tonus musculaire. Plus le poulain grandit, plus la durée du sommeil
paradoxal raccourcit : de trois heures et demi chez le nouveau-né, elle
n’est plus que d’une demi-heure à l’âge de huit mois.
La répartition
et la durée des siestes sont variables en fonction du climat et du
contexte environnemental. Si les tensions sont importantes entre les
harems, les phases de repos sont fréquemment interrompues. Par temps
frais, les chevaux profitent des premiers rayons de soleils pour se
réchauffer. En revanche, les heures les plus chaudes des journées
estivales sont propices à la sieste et les chevaux somnolent, regroupés
à l’ombre d’un arbre ou sur une crête ventée, où le harcèlement des
insectes piqueurs se fait moins sentir. Les phases de repos sont plus
longues en deuxième partie de nuit.
Au réveil, le cheval bâille et s’étire : l’encolure arquée, il cambre le dos puis tend les membres postérieurs vers l’arrière.
Somnoler debout
Encolure
à l’horizontale, oreilles en arrière ou relâchées, yeux fermés ou
mi-clos, le cheval peut somnoler en position debout tout en relaxant
son système musculaire (sommeil léger). Un dispositif tendineux et
ligamentaire permet de bloquer l’articulation de l’épaule. Quant aux
jambes postérieures, elles disposent d’un mécanisme autobloquant au
niveau du grasset. Grâce à un système ligamentaire, la rotule vient
s’encastrer sur l’extrémité inférieur du fémur, maintenant la jambe
tendue. Le cheval peut relâcher alternativement un membre postérieur
sans pour autant perdre l’équilibre sur les trois appuis restants. Vers
l’âge d’un mois, le poulain s’essaye à la position « du trépied », mais
il a encore des difficultés à bloquer ses jambes postérieures.
Dormir couché

Lorsque
le cheval se couche en décubitus sternal à la façon des vaches, les
jambes sont repliées sous le corps, l’encolure s’abaisse, la tête
s’incline jusqu’à ce que le menton touche le sol. Cette position n’est
pas confortable et l’adulte ne l’adopte que par tranches de vingt
minutes. De l’état de somnolence, le cheval passe progressivement en
sommeil lent. En cas de danger, il peut sortir de cet état assez
rapidement et se remettre debout en un clin d’œil.
Toujours en
décubitus sternal, le cheval peut sombrer progressivement en sommeil
paradoxal : le tonus musculaire de l’encolure se relâche, le poids de
la tête repose entièrement sur l’avant de la mâchoire inférieure. Les
oreilles battent rapidement d’avant en arrière, les muscles des joues
se contractent, les paupières clignent, parfois un hennissement sourd
s’échappe. Dans cette position précaire, la tête tend invariablement à
basculer sur le côté, entraînant tout le corps en position latérale. A
cet instant, l’étalon se réveille souvent en sursaut. Les chevaux
adultes ne s’accordent ce sommeil profond et récupérateur que durant de
courts intervalles : une dizaine de sommes de cinq minutes en moyenne
par période de vingt-quatre heures.
Les étalons se couchent plus
rarement que les juments. Toutefois la saison de reproduction s’avère
exténuante. La fatigue accumulée par les tensions perpétuelles, les
saillies et les altercations peut parfois amener l’étalon à baisser
momentanément sa garde.
S’ allonger sur le flanc

La
position en décubitus latéral, c’est-à-dire couché sur le flanc, les
jambes en extension, est rarement adoptée par l’étalon de harem. Cette
position le rend particulièrement vulnérable face à des compétiteurs ou
à un prédateur. Les quelques secondes qui lui sont nécessaires pour
reprendre ses esprits et se remettre d’aplomb peuvent en effet lui être
fatales. En revanche, les juments adultes, les yearlings et les
subadultes s’allongent régulièrement sur le flanc durant cinq à dix
minutes pour de courtes périodes de sommeil profond. C’est aussi la
position préférée du poulain qui prend un bain de soleil.
BOISSON ET BAIGNADE
Dans
un environnement souvent inhospitalier, source secrètes, ruisseaux
intermittents ou étangs artificiels assurent l’un des éléments vitaux
de la subsistance des chevaux sauvages ou en semi-libertés comme au
Champ du feu.
A l’inverse des vaches, qui séjournent longtemps
autour des points d’eau, les chevaux ne restent généralement guère plus
de dix minutes près de l’eau, le temps de se désaltérer et
éventuellement de se baigner, si la hauteur d’eau le permet.
Impatientes de calmer leur soif, les poulinières en lactation sont
souvent les premières à s’abreuver. La consommation d’eau est en
moyenne de 20 à 25 litres par jour, mais en été elle peut atteindre 60
litres.
Le rituel du bain
Si rien ne vient le perturber,
le rituel du bain est presque immuable. Après avoir bu, le cheval
cherche un endroit propice au bain, suffisamment profond pour
s’immerger tout en ayant pied. Il hume l’eau puis frappe puissamment la
surface liquide avec un antérieur avant de se coucher d’un côté en
gardant la tête hors de l’eau. Il est difficile de connaître la
signification du battage de l’eau. Il s’agit peut-être d’un
comportement ancestral visant à éloigner des reptiles dangereux.
Toujours est-il que les chevaux semblent y prendre un grand plaisir.
Les
étalons se baignent plus fréquemment que les juments, mais lors des
fortes chaleurs, le bain procure un rafraîchissement agréable à tous
les membres du harem. Au début, les poulains approchent l’élément
liquide assez timidement pour n’y tremper que les sabots. Lorsque la
mère s’avance au milieu de l’eau pour s’immerger, le poulain
l’accompagne parfois jusqu’à ce que l’eau lui arrive au ventre.
Le
bain de boue est tout aussi apprécié, notamment lorsque les chevaux
sont harcelés par les insectes piqueurs. Véritable baume, la boue
apaise les démangeaisons et accélère même la cicatrisation de plaies
superficielles. Toutes les boues n’ont pas les mêmes propriétés et les
chevaux semblent privilégier certains limons. Une fois enduits de boue,
les chevaux évitent en général de se rouler, préférant laisser la
pellicule sécher à l’air avant de s’ébrouer.
LE BAIN DE POUSSIERE

Au
bain succède la roulade dans le sable. Les places d’empoussiérage,
zones ovales dégagées de tout caillou, sont entretenues par les
chevaux, qui grattent le sol de leurs sabots. Toujours présentes à
proximité des points d’eau, elles se rencontrent également sur des
zones d’herbage, près de liches ou de sentiers.
Avant de s’allonger,
le cheval hume la place qui porte encore les odeurs corporelles du
dernier utilisateur, puis il se couche sur le flanc, se frotte le dos
en essayant de pivoter son corps avec élan pour se masser les deux
côtés de l’échine. S’il n’y parvient pas, il se relève et se recouche
sur l’autre flanc. Le poil humide absorbe instantanément la poussière
assurant un séchage rapide. Une fois debout, le cheval se secoue
vigoureusement pour se débarrasser de la terre, puis rejoint le harem.
A l’instar du bain, la roulade dans la poussière provoque une certaine
émulation, de sorte que les chevaux s’y succèdent.
Poudrage social
Soin
hygiénique de la peau et massage du dos, le bain de poussière ne se
limite pas à une fonction individuelle. Il comporte également une forte
dimension sociale. L’examen poussé de l’odeur laissée sur le sable par
son prédécesseur livre probablement d’importantes informations au
visiteur et le pousse à se rouler à son tour. Si tous les chevaux
s’adonnent à cette pratique, ce sont majoritairement les étalons
adultes qui fréquentent les places de roulade. Lorsque plusieurs
membres d’un harem se roulent successivement à la même place, l’étalon
dominant est toujours le dernier à s’y rendre. En recouvrant les
effluves des individus appartenant à son harem, il affirme sa dominance
sur le groupe, notamment en présence de mâles immatures. Ce
comportement s’observe également chez les bachelors : le dernier à se «
poudrer » possède très vraisemblablement un statut de dominant.
AU FIL DES SAISONS
Même
à l’état sauvage, les chevaux ont leur habitudes. Ils n’ont toutefois
pas d’horaires fixes et adaptent constamment leurs activités aux
variations de leur environnement.
Début juin, les chevaux font
généralement leur première sieste vers sept ou huit heures du matin
quand l’air commence à se réchauffer et ils se rendent au point d’eau
en milieu de journée. Quelques semaines plus tard, quand la température
devient caniculaire, ils broutent surtout la nuit, en début de matinée
et en fin d’après-midi, et n’hésitent pas à se désaltérer à deux
reprises. Au début de l’automne, l’heure de l’abreuvement et du bain
peut être retardée en fin d’après-midi. Tout au long de l’hiver, les
chevaux passent la majeure partie de leurs courtes journées à
s’alimenter, les interactions sociales entre le harems étant alors
fortement réduites. Il en est de même des activités ludiques des
poulains, qui ne peuvent se permettre de brûler inutilement des
calories.
Déplacements saisonniers
Au printemps lorsque
la topographie du milieu le permet, les hordes de chevaux ont tendance
à migrer en altitude pour profiter des pâtures plus riches. Les harems
dominants et les bandes de célibataires sont en général les premiers à
gravir les pentes. Les précipitations sont plus importantes en
montagne. Alpages et vistas se couvrent l’espace de quelques semaines
d’un superbe tapis de fleurs, véritable aubaine pour les chevaux qui
profitent de conditions paradisiaques. Pissenlits, arnicas, lupins,
pulsatilles, giroselles, myosotis… une débauche végétale haute en
couleur mais éphémère. Les rayons de soleil estival et le faible degré
d’humidité ont tôt fait de dessécher les plantes. L’automne annonce la
migration en sens inverse. Lorsque les premières tempêtes de neige
surviennent, les chevaux désertent les sommets, un harem après l’autre,
et séjournent sur les flancs de montagne. Un enneigement plus soutenu
peut les forcer à se réfugier dans les vallées, le coût énergétique de
la recherche de nourriture étant trop élevé.
Les bienfaits du Champ du Feu pour les chevaux
En
Alsace, les étés sont caniculaires et lourds. Les chevaux n’apprécient
guère la chaleur et fuient les attaques des insectes. Ils passent les
heures les plus chaudes sur une crête exposée au vent ou à l’ombre d’un
arbre. La qualité de l’air, une température plus agréable, moins
d’insectes (pas de moustiques), une prairie subalpines plus riche font
du Champ du feu une villégiature idéal pour les chevaux.
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