Ethologie

Caractère du cheval

Le cheval est en général d'un caractère très doux, d'un abord facile et sûr.
Cependant, il arrive qu'un cheval, plus particulièrement un poulain, soit effrayé, se méfie de l'homme et se tienne sur la défensive.
Pour le cheval, cela vient souvent de la maladresse de l'homme, voire de son incompétence. Des rapports normaux doivent pouvoir le ramener tel qu'il est en général: "sympathique et attachant".
Le cheval entier est assez enclin à mordre, il palette (taper du devant).
La jument rue (tape du derrière), de là le dicton: "Méfiez-vous du devant du cheval et du derrière de la jument".
Le cheval fâché prévient l'homme par son attitude: ses oreilles se couchent, ses yeux prennent une expression menaçante et surnoise, ses joues se rident, ses lèvres se plissent, sa tête s'allonge.
On ne peut se tromper sur ses intentions: à ce moment, sa physionomie est nettement menaçante. S'il piétine sur place, fouaille de la queue (surtout les juments dites pisseuses), tourne une oreille et le train arrière du côté de l'homme, c'est un coup de pied qui se prépare.
Il est prtiquement impossible d'éviter un coup de pied. Si l'homme le croit, il fait erreur. C'est que le cheval a voulu prévenir et effrayer pour avoir la paix (les grimaces). Le cheval qui tape à l'homme, aux chiens etc… est prodigieusement précis et rapide dans ses inter-
ventions belliqueuses. Mais contrairement à ce qui peut être pensé, il existe peu de foncièrement méchants. Un homme de cheval aura tôt fait de voir la différence entre un cheval dangereux et un cheval qui feind.

Comment aborder le cheval

Manière d'aborder un cheval inconnu

Le cheval réagit à la douceur ou à la fermeté, au respect, pas à la crainte. Tous les chevaux sont prédisposés au bon vouloir; il suffit de leur faire comprendre ce que l'on veut d'eux. Pour cela, il n'y a que la patience. Il ne comprendra que par mémorisation du geste répété et cela peut prendre beaucoup de temps.
"Aller vite, c'est aller calmement"
Combien de chevaux gâchés par précipitation, par des gens qui pourtant disent les aimer. Les années d'approche apprennent souvent à l'homme à se méfier de ce qui devrait être notre ami, mais rares sont ceux qui ressentent vraiment cet animal. Il faut passer beaucoup de temps avant de comprendre qu'il est avant tout un individu, pas un n'est pareil, que son instinct diffère totalement du nôtre, qu'il peut donner beaucoup de satisfaction sans être pour autant fou amoureux de l'homme, même de celui qui le soigne. Ne pas réclamer au point de vue sentiment ce qu'il ne peut donner.

L'aimer comme il est
et non comme l'on voudrait qu'il soit.


Avant d'aborder un cheval

Il faut

L'avertir de la voix: il est très sensible aux sons de voix et s'accomodera plus facilement d'une voix grave et douce plutôt que pointue et haute. Il enregistre les différences de ton très rapidement. Exemple:
POUSSE-TOI BONHOMME
ton normal, calme
SALUT LE CHEVAL
ton gai, heureux, relevé
SUFFIT, ARRETE TES BETISES
ton sec, fâché
1er ton: il saura que vous êtes présent et proche de lui, il se tournera de façon à voir vos mouvements et comprendre vos intentions.
2e ton: sa physionomie vivra, il viendra vers vous, joueur ou câlin, selon son tempérament.
3e ton: il comprendra parfaitement que vous êtes fâché et cessera ce qu'il est en train de faire pour un laps de temps. Le caresser et reprendre l'un des premiers ton.
Si le cheval est habitué à ces manières depuis poulain, cela évitera les hurlements et brutalités trop souvent rencontrés, qui le rendront fou de terreur et d'incompréhension. Cela énervera d'autant plus l'homme et déclenchera une échelle de violence totalement débile où l'être intelligent (c'est-à-dire l'homme) en sortira diminué et en portera toutes les conséquences.
Punir un cheval un certain temps après la sottise commise ne sert à rien, si ce n'est calmer sa propre colère. Recréer le simulacre dans le domaine du possible et se fâcher au moment où il recommencera sa bêtise est de meilleure intelligence.
Aborder un cheval inconnu par le côté gauche. Habituer le sien des deux côtés. Idem pour monter.

Il ne faut pas

Le toucher sans l'avertir
L'approcher en étendant les bras
L'habituer aux friandises (souvent données pour acheter son amitié)
Aller directement à sa tête, l'épaule du cheval est un point d'équilibre pour l'approche. Derrière, le cheval fuit vers l'avant. Devant, il risque de reculer. Jouer entre ces 2 points fait gagner du chemin sur un cheval difficile à prendre au pré par exemple (arrivé près de lui, glissez votre épaule sous son encolure — ne pas avancer les mains vers lui — et remontez votre bras le long de son encolure en lui parlant calmement). Ce point d'équilibre nous est très utile pour le travail à la longe.
Le laisser mordiller
Attacher un cheval que l'on ne connaît pas

Si vous respectez tout cela, vous êtes entré dans le décor du cheval sans le surprendre, il vous en saura gré.
Ne pas oublier que son instinct n'est pas émoussé autant que celui de l'homme et qu'il ressentira vos intentions, même camouflées, la plupart du temps.

Chuchoteurs et nouveaux maîtres

Depuis la sortie du film l'Homme qui murmurait à l'oreilles des chevaux en 1998, des chuchoteurs de réputation mondiale ont fait de nombreux émules et des professionnels de toutes nationalités s'engouffrent à présent dans ce créneau lucratif. Elèves de maître reconnus ou autodidactes talentueux, certains dresseurs sont excellents et apportent un réel bénéfice au cheval et à son propriétaire. D'autre prodiguant leur propre doctrine, manipulent leur entourage et risquent de traumatiser des chevaux à vie. Il convient donc de rester vigilant.
En dépit des discours prônant la collaboration intime ou la relation harmonieuse entre cheval et l'homme, certaines méthodes sont loin d'être douces. La pression psychologique privilégiée par la majorité des "nouveaux maître" est aussi une forme de violence, au même titre qu'une stimulation physique. Ainsi, le join up, ou renvoi social du cheval, est aujourd'hui critiqué par de nombreux éthologues qui constatent une perte de réactivité. Forcé à galoper de droite et de gauche dans un round pen, le cheval est d'abord plongé dans une situation aversive au point que certains sujets éprouvent un véritable stress et se mettent à transpirer abondamment. L'humain cesse de chasser le cheval au moment précis où celui-ci baisse l'encolure, mâchouille ou tire la langue (signal de soumission ou demande d'affiliation social). L'animal comprend alors que, s'il veut éviter d'être à nouveau renvoyé sur le cercle, il lui faut observer la réaction de l'humain, se rapprocher du bipède et rester dans son voisinage immédiat.
L'approche des nouveaux maîtres ne doit en aucun cas être considérée comme une recette infaillible qu'il suffit d'appliquer pour traiter le premier cheval venu. Il existe autant de techniques différentes que de chevaux à problèmes. Eduquer ou rééduquer un cheval implique avant tout un changement de mentalité du cavalier! Si les principes théoriques de l'apprentissage du cheval sont simples, il faut en revanche de nombreuses années pour acquérir la concentration et la maîtrise corporelle nécessaires pour communiquer avec lui. Les pères du Natural Horsemanship, Tom Dorrance et Ray Hunt, évoquent une philosophie un état d'esprit, un mode de pensée. Une méthodologie, aussi complexe soit-elle, risque toujours de manquer de flexibilité, de créativité et d'innovation.
En réalité, les chuchoteurs n'ont rien inventé. Ces méthodes ne sont que des remises à jour de techniques et d'idées utilisées par les indiens d'Amérique, les Maures et les grands maîtres de l'équitation classique tels Xénophon, Pluvinel ou encore La Guérinière... Mais les éducteurs américains ont eu l'idée géniale de formaliser ce savoir, de systématiser les gestes afin de démocratiser ces connaissances et de les transmettre au plus grand nombre.
Cet enseignement made in USA doit son extraordinaire succès à l'attente de nombreux cavaliers rebutés par la discipline contraignante de l'équitation traditionnelle. Dans la majorité des clubs hippiques, les moniteurs se contentent d'expliquer aux débutants comment diriger un cheval. Le comportement de l'équidé, ses besoins, son mode de communication sont des thèmes jugés insignifiants. Les chuchoteurs répondent à cette lacune en proposant au cavalier - par le biais d'un savoir-faire didactique - une relation plus intime avec le cheval.

Le renforcement négatif

Etho1_1.jpgLoin de murmurer quelque formule magique à l'oreille des chevaux, le chuchoteur est avant tout un observateur affûté, distinguant le message le plus infime du cheval et y répondant dans un timing parfait et avec une attitude corporelle adéquate. Comme en dressage classique, le principe de base reste le renforcement négatif. Au lieu d'empêcher un comportement indésirable, on propose à l'animal de réfléchir, d'agir de sa propre initiative en lui donnant l'illusion de choisir: le comportement non souhaité lui procure inconfort ou sensation désagréable, le comportement souhaité lui apporte décontraction et bien être. Face à un cheval qui refuse par exemple de reculer, l'éducateur balancera la longe fixée au bout du licol de gauche à droite avec une amplitude croissante jusqu'à ce que le cheval esquisse un léger pas en arrière. A l'instant précis où il cède, la stimulation doit cesser immédiatement. C'est le moment clé. Le cheval a compris qu'il doit reculer pour échapper à ces à-coups. Comme il recherche avant tout sécurité et confort, l'éducateur s'appuie sur ces éléments pour améliorer la qualité de son apprentissage.
Si les nouveaux maîtres ne pratiquent pas la punition, ils sont précis, justes, autoritaires et d'une patience à toute épreuve. Grâce à eux, de nombreux chevaux autrefois envoyés en boucherie pour cause de "dysfonctionnements" ont à présent une seconde chance.

 Travail sur l'acceptation de la selle et du cavalier

King Lucky âge 2 ans manipulé et éduqué dès la naissance.
Tout se passe en douceur en moins de 15 minutes.

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